Dans cet environnement aux taches colorées, j'ai failli ne pas la voir.

En mettant l'appareil photo sur un lichen pour en faire un très gros plan, je suis tombée nez à nez avec cette demoiselle.

On pourrait l'imaginer géante au milieu d'un désert de pierre où ne pousseraient que quelques arbres couleur terre aux branches blanchies par le soleil et la sécheresse. Les graines des mousses que l'on aperçoit en bas à gauche seraient les yeux du crabe géant qu'elle devrait combattre. Nous serions dans un film de Godzilla, bien sûr.

La même mousse et le petit jaune que je cherchais à immortaliser parce qu'il était en un seul morceau, au contraire des autres jaunes qui semblaient en décrépitude.

En y regardant de plus près, je trouve que la physionomie de la belle n'est pas étrangère à l'apparence de certains crustacés, en particulier à cause de son motif, ajouté aux articulations translucides de ses pattes.

En essayant de cadrer pour avoir toutes les pattes, il faut que je m'y reprenne à deux fois, elles sont incroyablement longues et fines et j'ai un peu de mal à les voir dans l'écran de mon appareil photographique. Ici, si les choses étaient géantes, elle aurait bien du mal à franchir la mousse sans se blesser, mais comme les petites choses peuvent avoir une rigidité sans être très solides, les possibilités sont différentes, n'est-ce pas? Et puis la pesanteur aussi est moins dangereuse.

Notez la patte qui part vers le haut de l'image. Elle semble démesurée par rapport aux autres, sans doute parce qu'elle est complètement tendue. Je crois que c'est la première fois que je vois une patte d'araignée complètement tendue. Ici, l'on peut aussi observer la jolie mousse et ses spores de façon plus nette.